Nuit Blanche 2018: Art meets Sciences with the « Living Architectures » film projection
Paris, Centre de Recherches Interdisciplinaires (CRI), 6 octobre 2018 – Des cellules artificielles produites à partir de cuisses de lapin et de cerveaux de bœuf ? Mais qu’est-ce que cela vient faire sur la façade d’un immeuble ?
Nous sommes faits de dix mille milliards de cellules. Chacune d’entre elles bouge et change de forme en permanence. A chaque fonction sa forme. Des cellules filiformes pour le transport et d’autres compactes pour le stockage. Ces formes sont définies par un réseau interne de câbles et de tuyaux qui tirent et poussent sur la membrane des cellules. A l’aube de l’ère de l’homme augmenté, sommes-nous capables ne serait-ce que de comprendre l’origine de ces formes ? Comment ces câbles produisent-ils les forces qui permettent aux cellules de se déformer ? Comment ces tuyaux orientent-ils les cellules dans l’espace ?
Au cours des expériences qui seront montrées sur les murs du CRI1, les chercheurs du laboratoire CytoMorpho2 ont miniaturisé l’immeuble à la taille des cellules à l’aide d’un nouvel outil optique3. Ils les ont ainsi contraintes à adapter leur forme à celle de l’immeuble ! Les cellules sont filmées avec un microscope et les images sont ensuite animées et projetées par le groupe LAPS4 sur l’immeuble qui a servi de modèle. Certaines cellules se faufilent en évitant les fenêtres, d’autres au contraire s’en servent d’attache pour s’étaler et couvrir toute la façade. Les chercheurs nous montrent alors l’intérieur des cellules. On peut voir les câbles bouger, puis se tendre entre les fenêtres ou s’aligner le long des bords de la façade. L’architecture des cellules semble donc capable de répondre à celle de l’immeuble.
Mais ces structures semblent bien complexes, et pour comprendre les règles qui dirigent l’assemblage de ces réseaux intra-cellulaires, il faut simplifier le système. L’épurer jusqu’à son strict minimum. Plus de noyau. Plus de membranes. Plus rien, que les câbles. Pour cela, les chercheurs ont broyé les cellules et purifié les briques élémentaires capables de s’auto-assembler bout-à-bout pour former les câbles. On peut alors les voir pousser à partir des fenêtres de l’immeuble et interagir entre eux pour former des architectures artificielles gigantesques, capables de sentir et de déformer l’immeuble !
Cette installation nous permet donc de voyager dans l’univers des cellules depuis leurs mouvements jusque dans l’intimité de leurs architectures intérieures en comparant des cellules vivantes et une nouvelle génération de structures artificielles à base de composés cellulaires.
1- https://cri-paris.org/, 10 rue Charles V, 75004 Paris – lieu de la projection
2- http://www.cytomorpholab.com
3- http:// www.alveolelab.com
4- http://groupe-laps.org/fr
A propos du CytoMorphoLab
Le CytoMorphoLab s’intéresse à la régulation de la production de forces mécaniques par le cytosquelette d’actine. En utilisant la microscopie à force de traction avec des cellules micropatternées (dont la forme est contrôlée par un motif adhésif), il est possible de quantifier précisément les forces développées sur les adhérences cellule-matrice et sur les cellules. L’équipe du laboratoire étudie le rôle des protéines associées à l’adhérence cellulaire et aux câbles d’actine ainsi que l’effet de la taille, le nombre et l’organisation spatiale des câbles d’actine dans les cellules. Le CytoMorphoLab s’intéresse également aux modifications mécaniques associées aux événements morphogénétiques clés, tels que la transition épithélio-mésenchymateuse.
A propos d’Alvéole
Alvéole est une Deep Tech fondée en 2010 par trois chercheurs du CNRS en collaboration avec Quattrocento, un « créateur de Deep Tech dans le domaine des sciences du vivant » permettant aux chercheurs académiques de transformer leurs inventions en produits commercialisés. La jeune société compte 12 collaborateurs, mêlant des compétences multidisciplinaires en matière de R&D avec des biologistes, des chimistes et des physiciens. L’ambition de la société est de devenir le nouveau standard des modèles cellulaires in vitro et ainsi contribuer à réduire les tests sur les animaux tout en facilitant la recherche scientifique.